Attention, grosse aventure !!!
Celle-ci si vous voulez vous y attaquer, armez-vous d’une énooooorme dose de patience !
Il s’agit donc d’une figurine qui a été éditée chez Mitches Military Models, firme anglaise, et donc malheureusement des taxes d’importation à payer si vous la commandez… Putain quelle connerie ils ont fait ces anglais, enfin pas eux, juste les bouffons qui les ont gouvernés et mal influencés…
Cette pièce a été modélisée par Nello Riviecco. C’est décidemment un grand maître dans notre hobby. J’ai craqué de suite sur cette pièce, il doit y avoir un an et demi je pense. Elle était proposée en plusieurs échelles (un des avantages de la sculpture numérique), j’ai choisi le 75 mm pour plus de confort. Voilà quelques photos de la campagne de réservation, comment ne pas craquer, quelle beauté, quelle puissance, sans peinture on ressent déjà la fierté de ce seigneur maya !
Je l’ai reçue comme prévu quelques mois après la précommande, la marque est sérieuse. D’ailleurs dans le premier envoi, il y avait eu une erreur de boîtage, c’était la lance du 54 mm qui avait été livrée. Même pas besoin de demander quoique ce soit, et d’ailleurs je ne m’en étais pas aperçu, quelques jours plus tard je recevais une enveloppe contenant la lance version 75 mm !
A noter que bon nombre des pièces qui composent ce kit sont imprimées à l’imprimante 3D et non moulées. Ceci pour la bonne et simple raison qu’elles ne sont pour ainsi dire pas moulables. Trop fines, avec des contre dépouilles de tous les côtés, bref plus facile à imprimer les exemplaires commandés que de s’arracher les cheveux avec des moules impossibles…
J’ai mis un certain temps à démarrer le travail dessus. Déjà parce que j’étais impressionné par la beauté et la complexité de la chose, et que je ne voulais pas la chier. J’ai commencé par faire quelques recherches sur les mayas et leur société. Recherches très intéressantes, j’y ai appris pas mal de trucs. A commencer par le fait qu’à l’issue de recherches archéologiques, il s’est avéré que leurs temples et constructions étaient sans doute peintes. Cette info m’a titillé ! Voici quelques clichés de monuments et de reconstitutions numériques
Je pense que je vais pouvoir m’amuser un peu sur l’élément de décor fournit !
Je poursuis mes recherches avec la civilisation elle-même, bien entendu il n’existe pas grand-chose mais on arrive à trouver quelques illustrations
Il existe aussi des reproductions de coiffes et costumes
On trouve aussi des interprétations plus fantaisistes ou modernes, mais qui peuvent être inspirantes, ne serait ce que pour la gamme chromatique
L’environnement et la faune alentour est également essentiel, c’est lui qui va constituer la source des matières premières pour la confection des costumes ! Et bien entendu on ne peut pas passer à côté du fameux oiseau le quetzal !
Et pour finir, en ce qui concerne les civilisations anciennes d’Amérique du sud, comment ne pas faire référence au fabuleux long métrage de Mel Gibson Apocalypto ! J’adore ce film, et j’y ai puisé quelques idées
Toutes ces recherches m’ont encore plus donné envie de démarrer cette pièce, mais gros challenge, je le sens bien !
Pour démarrer un projet, avant toute chose il faut un socle digne de ce nom, restons en Italie avec ce magnifique socle de Dino Pivato !
Socle créé sur mesure bien entendu pour s’adapter au mieux à ce décor hors norme.
En parlant du décor, c’est par lui que je vais démarrer. Je prépare toutes les pièces qui le composent, et je procède à leur assemblage et collage non sans avoir étudié comment les maintenir au mieux
Le temps que la colle prenne, j’en profite pour commencer à préparer les éléments de la figurine. Je ne les ai pas comptés mais il y en a !
Bon, la colle est sèche, il est temps de passer au masticage. Il y en a un peu car je souhaite faire disparaitre tous les joints
Toujours mettre à profit le temps de durcissement pour faire autre chose… J’étudie la position de la figurine sur le décor, comment je vais décomposer les sous-ensembles pour la peinture et le montage final
Quelle pose élégante et pleine de majesté !
Bien, poursuivons le décor
Tout semble bien se présenter ! Un régal
Un petit souci tout de même, je ne m’en étais pas aperçu à la réception lorsque cette lance a été renvoyée, une partie s’est mal imprimée, il manque quelques plumes… rien d’insurmontable, je vais les refaire à l’aide de greenstuff
Je poursuis l’étude avant peinture
Passons au montage de la coiffe, c’est là que les photos d’origine de la sculpture deviennent indispensables ! Sans elles difficile de comprendre comment se monte tout ce bazar !! Mais c’est bien fait quand même, il y a des détrompeurs de partout pour ne pas se tromper sur le sens de montage. Toutes ces pièces sont imprimées en 3d, donc d’une grande finesse, mais également d’une grande fragilité, on ne peut pas tout avoir…
J’ai donc collé les 4 morceaux les uns à la suite des autres. Puis j’ai présenté cet assemblage sur la figurine en plaçant l’arrière de la coiffe dans l’encoche du décor prévue. Bon, on constate qu’il reste un bon écart, ça veut juste dire qu’il va falloir chauffer pour mettre tout ça en place…
Les différences de couleurs sont dues à l’emploi de résine d’impression différentes, sans doute en fonction du degré de détail que comporte la pièce, je n’en sais pas plus.
Après avoir chauffé délicatement jusqu’à ce que la résine soit malléable, on peut réajuster les positions, et là c’est beaucoup mieux !
Je m’attends quand même à refaire cette opération au collage final, en fonction de la température, la résine travaille… Tant qu’elle n’est pas bridée par la colle ça peut bouger.
Passons maintenant à la peinture, je débute par une traditionnelle sous couche noire passée à l’aéro, puis par un passage de blanc qui me donne la direction de la lumière que j’ai choisi. C’est juste une aide, un pense bête, mais c’est parfois pratique
Je débute avec les éléments de décor, je vais donc tenter de me rapprocher de ce que j’ai pu trouvé en faisant mes recherches. Déjà pour les pierres, je vais utiliser une palette d’ocres. Puis pour ce qui est peint, je vais rester assez déssaturé pour le moment car ces pigments devaient être produits à partir d’oxydes
Voilà ma palette pour les pierres, j’ai travaillé avec des acryliques en tube Abteilung, je les aime bien pour les décors car elles sont très mattes.
Ça donne ça après quelques passages
Puis je poursuis sur les éléments peints, je n’ai pas fait de schéma, je peins comme ça vient
Quelques coups de pinceaux plus tard, je décide de faire des photos correctes pour voir à quoi ça va ressembler, et bien ça me plaît bien et ça m’encourage pour la suite
Passons au gros morceau, le maya lui-même ! Je vais le débuter en plaçant quelques tons jaunes assez lumineux aux endroits les plus éclairés
Puis je vais chercher, sur un bras d’abord, la palette que je vais employer. Je vais être sur des bruns orange, des ocres…
Comme ça me convainc, je passe au corps
Puis vient le moment toujours redouté du visage et de son expression
Satisfait de ma carnation, je continue avec les détails et les accessoires, toujours en commençant par les bras. Comme je l’ai fait pour le capitaine de Trafalgar, je décide d’essayer le NMM pour les métaux. Je trouve plus joli. Ça permet aussi de vraiment choisir sa lumière, de placer le reflet là où elle frappe.
Je peins maintenant les guêtres et les sandales
Puis je passe sur le bras droit et je le mets en place pour vérifier la cohérence de l’éclairage
Poursuivons maintenant avec la jupe. J’imagine un tissu tissé, style lin, donc avec une trame assez visible tout de même
On peut aussi imaginer un motif, c’est quand même un seigneur, ses vêtements devraient refléter cette position sociale
Pour la ceinture, je vais reprendre le schéma du décor. Ça donnera de la cohérence et puis on peut parfaitement imaginer que ce motif et ces couleurs sont comme des armoiries
Cette pièce tant redoutée se révèle être un véritable plaisir à peindre ! ça commence vraiment à prendre forme et à ressembler à ce que j’imaginais
Poursuivons avec les éléments du costume. L’armure des épaules semble être constituée de plaques de bois liées sur du cuir, je vais tenter de représenter ça au mieux
Pour le bandeau, j’ai décidé que ce serait un morceau de fourrure de jaguar, une sorte d’animal totem pour ces peuples d’Amérique du sud
Ce premier jet n’était pas le bon, j’ai recommencé
Puis je suis passé sur le pendentif, là encore je suis resté sur des éléments naturels, présents à cette époque
Le corps se termine en plaçant les pointes des couettes
Je ne résiste pas au plaisir de placer temporairement la pièce sur son décor, et je dois dire que je suis très satisfait du résultat que j’obtiens, whaouuuuu quelle belle pièce que nous a faite Nello !!!
Bon, ce n’est pas tout, le truc n’est pas fini ! Je dois terminer le bouclier. J’ai essayé de dessiner plusieurs motifs
Le dernier m’a paru le mieux adapté, une sorte de spirale, motifs récurent dans cette civilisation. J’interprète le bouclier comme de la paille tressée et galonnée avec un tissu ou un élément permettant une finition avec des nœuds assez solide. Donc ça donne ça au début
Puis en travaillant les détails
Comme pour tout le reste, ça prend du temps, mais on n’a rien sans rien… Voilà le résultat final
Il est temps de passer à la dernière étape, les tatouages ! Là franchement je regarde sur les photos du film de Mel Gibson et je transpose. Je fais cette opération à l’huile pour pouvoir éventuellement corriger un tracé qui ne serait pas correct
Une fois mis en place les bras, l’ensemble est toujours cohérent, donc ça me convient !
Je renouvelle le placement sur le décor !
Maintenant vient le temps du dernier galop ! La mise en place et la peinture de toute la coiffe !
Comme je pouvais le craindre, ça a encore un peu travaillé et il demeure un jeu entre la coiffe et la dernière marche où elle doit reposer.
Il faut que je remédie à ce problème avant peinture, sinon, si je chauffe une fois peint, ça risque d’abimer les couches de peinture… Je vais donc chauffer la coiffe mais en protégeant le maya avec un réflecteur thermique fait de papier aluminium assez épais
Je maintiens tous en place durant de longues minutes une fois que la résine est malléable, et au final tout s’est bien déroulé, exactement comme je me l’étais imaginé !
C’était l’étape que je redoutais le plus ! Maintenant il faut peindre cette chose énorme et chargée de dizaines de plumes ! En ce qui concerne le corps de ce serpent à plumes, Kukulcán, j’imagine les segments réalisés en paille tressée puis décorés. De même que pour le bouclier, je dessine des motifs préparatoires
C’est sensé représenter des écailles, c’est très stylisé, mais comme beaucoup d’éléments. J’ai commencé par dessiner ces motifs en noir sur une couche de base marron
Puis, pour tester dans un premier temps, j’ai texturé la base de façon à représenter la paille, et j’ai passé une peinture rouge transparente sur les motifs
Sur cette photo on voit bien les différentes étapes du processus
Je reproduis ça tout le long et de l’autre côté
Le corps fini, ça va donner ça, c’est assez réaliste je trouve, donc je suis content du résultat
Comme le tout est constitué d’une multitude de petits détails, il faut tous les traiter de manière égale pour obtenir un résultat convenable. C’est pour cette raison que je disais au début que cette pièce met votre patience à rude épreuve. Pour ma part sa peinture s’est étalée sur plusieurs mois, je pense au moins 3 !
Dans la famille des détails, les nœuds, et il y en a beaucoup !
Puis vient le temps de la couleur qui va dominer, le vert !
Je continue de vérifier que l’ensemble va fonctionner tout au long du processus de peinture
Je continue avec la couleur, ou plutôt les couleurs ! Il va falloir que ça pète ! Donc je vais mettre du contraste
En passant, j’en profite pour également vérifier que j’ai un bon contraste de valeurs
Maintenant, il faut définir chaque plume, placer les touches d’ombre et de lumière sur les différents tons. C’est un long travail mais il est nécessaire, ce serait dommage de craquer si près du but et de laisser une zone moins travaillée que tout le reste
Pour ce qui est des plumes, je pense qu’on est pas mal, même si je vais continuer de mettre des petits coups de pinceau à droite à gauche jusqu’à la toute fin. Dernier élément, mais pas des moindres, la tête du serpent ! Je n’ai pas réussi à trouver une illustration qui me convenait. Donc j’ai peint comme ça venait, en utilisant juste 3 couleurs pour essayer de détacher l’ensemble et que ça contraste bien, voilà quelques étapes
Au niveau du contraste des valeurs je crois qu’on est pas mal et que ça devrait être lisible
En tout cas, l’ensemble monté est imposant !
Je considère que la pièce est désormais terminée, il est temps de passer sous l’objectif du reflex pour pouvoir apprécier si le résultat final est à la hauteur de ce que j’attendais, et pour ma part il l’est ! J’espère que cette pièce vous plaira autant qu’à moi. Je me suis vraiment régalé, c’est certain, je vais peindre beaucoup d’autres pièces de Nello !!!
En N&B pour terminer
